- dénationaliser
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• 1808; de dé- et nationaliser1 ♦ Vieilli Faire perdre le caractère national à (qqch.). — Pronom. Se dénationaliser : perdre sa nationalité, le sentiment national. « le caractère du Français se dénationalise à l'étranger » (Goncourt).2 ♦ (1918) Restituer à la propriété privée (une entreprise nationalisée). ⇒ désétatiser, privatiser. Dénationaliser les banques.⊗ CONTR. Nationaliser.dénationaliserv. tr. Rendre au secteur privé (une entreprise, une industrie nationalisée).⇒DÉNATIONALISER, verbe trans.A.— Vieilli. [Le compl. désigne une pers., un attribut de la pers., une collectivité, un objet concr.] Supprimer tout lien, tout rapport avec la nation qui lui est propre; plus particulièrement, faire perdre la nationalité et les caractéristiques qui y sont attachées. L'empereur (...) lui permit gracieusement de dénationaliser ses enfants (SAND, Consuelo, t. 1, 1842, p. 245).— P. anal. [L'obj. désigne une collectivité ou un produit culturel] Dénationaliser l'art grec, c'est déjà le trahir. Il doit être goûté dans son cadre naturel (MAUCLAIR, De Watteau à Whistler, 1905, p. 56). Une révolution sans barricades autrement terrible, parce qu'elle tend à dénationaliser le prolétariat, c'est-à-dire à trancher le dernier lien entre les fils d'une même race (BERNANOS, La Gde peur, 1931, p. 86).— Emploi abs. Le génie de la musique (...) dérationalise et dénationalise : il parle une langue primitive et universelle (MASSIS, Jugements, 1924, p. 152).— Emploi pronom. à sens passif. Perdre sa nationalité et les caractéristiques qui lui sont propres. Le caractère du Français se dénationalise à l'étranger. (...) le pays qu'il habite déteint sur lui (GONCOURT, Journal, 1867, p. 340).B.— [Le compl. désigne une entreprise] Remettre au secteur privé une entreprise qui appartenait au secteur public. Il fallait fusionner les deux firmes — quitte à les dénationaliser (Le Nouvel Observateur, juin 1976, n° 606, p. 33).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1878. Étymol. et Hist. 1. [Fin du XVIIIe s. (sans réf. d'apr. DG)]; 1808 « priver de sa nationalité » (NAPOLÉON Ier, Proclamation, II, 106, Fischer ds DG); 2. 1954 écon. (Le Monde, 13 oct. ds GILB.). Dér. de nationaliser; préf. dé-. Fréq. abs. littér. :19.
dénationaliser [denasjɔnalize] v. tr.ÉTYM. Fin XVIIIe; de 1. dé-, et nationaliser.❖1 (1808). Vieilli. Faire perdre le caractère national à (qqch.).1 (…) leur mandat (aux Italiens) était d'empêcher les Slaves de descendre sur l'Adriatique; le fascisme s'en chargeait, privant Trieste d'arrière-pays, dénationalisant les villes, faute de pouvoir atteindre en profondeur les campagnes, mettant des chemises noires aux Croates et des bottes aux Slovènes.Paul Morand, Venise, p. 154-155.♦ Pron. || Se dénationaliser : perdre sa nationalité, son caractère national propre.2 Je suis frappé combien le caractère du Français se dénationalise à l'étranger, et combien vite et naturellement le pays qu'il habite, déteint sur lui et jusqu'au fond de son être.Ed. et J. de Goncourt, Journal, t. III, p. 93.2 (1954). Restituer à la propriété privée (une entreprise nationalisée). → Désétatiser.❖CONTR. Nationaliser.DÉR. Dénationalisation.
Encyclopédie Universelle. 2012.